Venu à New York pour s’adresser à l’Assemblée générale des Nations Unies, Sankara profite de ce séjour pour se rendre le 2 octobre 1984 à Harlem. Le texte ci-dessous est la retranscription d’un enregistrement du discours que Sankara a fait l’occasion de l’inauguration d’une exposition d’art burkinabé au Centre de commerce du Tiers Monde de Harlem.
Chers amis, je vous dis merci. Je vous dis merci parce que vous nous avez donné l’occasion de présenter le Burkina Faso. Comme vient de le dire si brillamment notre frère, nous avons décidé de changer de nom. Cela correspond à un moment où nous sommes en train de renaître. Nous avons voulu tuer la Haute-Volta pour faire renaître le Burkina Faso. Pour nous, le nom de Haute-Volta, symbolise la colonisation. Et nous estimons que pas plus que nous n’avons d’intérêt pour la Haute-Volta nous n’en avons pour la Basse Volta, l’Ouest Volta, l’Est Volta. Cette exposition nous permet ici de donner à la face du monde entier le véritable nom que nous avons choisi : Burkina Faso. Cela est une très grande opportunité pour nous.
On peut se poser la question de savoir pourquoi nous avons préféré commencer notre exposition par Harlem. Parce que nous estimons que le combat que nous menons en Afrique et principalement au Burkina Faso est le même combat que vous menez à Harlem. Nous estimons que nous en Afrique, nous devons apporter à nos frères de Harlem tout le soutien nécessaire pour que leur combat soit connu également. Quand à travers le monde entier l’on saura que Harlem est devenu un coeur vivant qui bat au rythme de l’Afrique, alors tout le monde respectera Harlem. Tout chef d’État africain qui vient à New York devrait d’abord passer par Harlem : parce que nous considérons que notre Maison blanche se trouve dans le Harlem noir.
Cette exposition que vous êtes venus voir ce soir, a pour nous une grande signification. Elle traduit tout notre passé, elle traduit également notre présent. En même temps, cette exposition ouvre la porte sur notre avenir. Elle constitue un lien vivant entre nous et nos ancêtres, nous et nos enfants. Chaque objet que vous verrez ici exprime la douleur de l’Africain. Chaque objet exprime également la lutte que nous menons contre les fléaux naturels mais aussi contre les ennemis qui sont venus nous dominer.
Chaque objet ici exprime les sources d’énergie auxquelles nous faisons confiance pour le combat que nous menons. Que ce soit d’une façon ancestrale ou d’une façon moderne, nous pensons que notre avenir se dessine aussi, s’inscrit dans ces objets d’art.
La magie qui se cache dans ces objets, dans ces masques, est peut-être cette même magie qui a permis à d’autres d’avoir confiance en l’avenir, d’explorer le ciel et d’envoyer des fusées sur la lune. Nous voulons qu’on nous laisse libre de donner toute sa signification à notre culture et à notre magie. C’est quand même un phénomène magique que d’appuyer simplement sur un bouton et de voir la lumière surgir. Si l’on avait voulu barrer la route à Jules Vernes certainement qu’il n’y aurait pas eu aujourd’hui tout ce développement astronomique.
Nos ancêtres en Afrique avaient engagé une certaine forme de développement. Nous ne voulons pas qu’on assassine ces grands savants africains. C’est pourquoi au Burkina Faso nous avons décidé de créer un centre de recherche pour l’homme noir. Dans ce centre nous étudions les origines de l’homme noir. Nous étudions également l’évolution de sa culture, la musique africaine à travers le monde entier, l’art vestimentaire à travers le monde entier, l’art culinaire africain à travers le monde entier, les langues africaines à travers le monde entier. Bref, tout ce qui nous permet d’affirmer notre identité sera étudié dans ce centre.
Ce centre ne sera pas un centre fermé. Nous appelons tous les Africains à venir étudier dans ce centre. Nous appelons les Africains d’Afrique, nous appelons les Africains hors d’Afrique, nous appelons les Africains de Harlem: que chacun vienne participer à son niveau pour le développement et l’épanouissement de l’homme africain. Nous souhaitons que cette exposition constitue une espèce de prélude à ce gigantesque travail qui nous attend.
Faisons en sorte, chers frères et camarades que les générations à venir ne nous accusent pas d’avoir bradé, d’avoir étouffé l’homme noir.
Faisons en sorte, chers frères et camarades, que les générations à venir ne nous accusent pas d’avoir bradé, d’avoir étouffé l’homme noir.
Je ne voudrais pas être plus long que cela. D’autres objets d’art sont attendus pour compléter cette exposition notamment, je crois, des objets en bronze et j’espère aussi que j’aurai l’occasion, peut-être demain, ou après-demain de repasser par ici, à Harlem et de discuter avec vous de cette exposition.
Tout en vous remerciant d’avoir permis à un pays d’Afrique, le Burkina Faso, de se manifester, je voudrais au nom du peuple du Burkina Faso, et au nom de nos frères qui sont ici à Harlem je voudrais déclarer cette exposition ouverte.
Je vous remercie.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
On peut se poser la question de savoir pourquoi nous avons préféré commencer notre exposition par Harlem. Parce que nous estimons que le combat que nous menons en Afrique et principalement au Burkina Faso est le même combat que vous menez à Harlem. Nous estimons que nous en Afrique, nous devons apporter à nos frères de Harlem tout le soutien nécessaire pour que leur combat soit connu également. Quand à travers le monde entier l’on saura que Harlem est devenu un coeur vivant qui bat au rythme de l’Afrique, alors tout le monde respectera Harlem. Tout chef d’État africain qui vient à New York devrait d’abord passer par Harlem : parce que nous considérons que notre Maison blanche se trouve dans le Harlem noir.
Cette exposition que vous êtes venus voir ce soir, a pour nous une grande signification. Elle traduit tout notre passé, elle traduit également notre présent. En même temps, cette exposition ouvre la porte sur notre avenir. Elle constitue un lien vivant entre nous et nos ancêtres, nous et nos enfants. Chaque objet que vous verrez ici exprime la douleur de l’Africain. Chaque objet exprime également la lutte que nous menons contre les fléaux naturels mais aussi contre les ennemis qui sont venus nous dominer.
Chaque objet ici exprime les sources d’énergie auxquelles nous faisons confiance pour le combat que nous menons. Que ce soit d’une façon ancestrale ou d’une façon moderne, nous pensons que notre avenir se dessine aussi, s’inscrit dans ces objets d’art.
La magie qui se cache dans ces objets, dans ces masques, est peut-être cette même magie qui a permis à d’autres d’avoir confiance en l’avenir, d’explorer le ciel et d’envoyer des fusées sur la lune. Nous voulons qu’on nous laisse libre de donner toute sa signification à notre culture et à notre magie. C’est quand même un phénomène magique que d’appuyer simplement sur un bouton et de voir la lumière surgir. Si l’on avait voulu barrer la route à Jules Vernes certainement qu’il n’y aurait pas eu aujourd’hui tout ce développement astronomique.
Nos ancêtres en Afrique avaient engagé une certaine forme de développement. Nous ne voulons pas qu’on assassine ces grands savants africains. C’est pourquoi au Burkina Faso nous avons décidé de créer un centre de recherche pour l’homme noir. Dans ce centre nous étudions les origines de l’homme noir. Nous étudions également l’évolution de sa culture, la musique africaine à travers le monde entier, l’art vestimentaire à travers le monde entier, l’art culinaire africain à travers le monde entier, les langues africaines à travers le monde entier. Bref, tout ce qui nous permet d’affirmer notre identité sera étudié dans ce centre.
Ce centre ne sera pas un centre fermé. Nous appelons tous les Africains à venir étudier dans ce centre. Nous appelons les Africains d’Afrique, nous appelons les Africains hors d’Afrique, nous appelons les Africains de Harlem: que chacun vienne participer à son niveau pour le développement et l’épanouissement de l’homme africain. Nous souhaitons que cette exposition constitue une espèce de prélude à ce gigantesque travail qui nous attend.
Faisons en sorte, chers frères et camarades que les générations à venir ne nous accusent pas d’avoir bradé, d’avoir étouffé l’homme noir.
Faisons en sorte, chers frères et camarades, que les générations à venir ne nous accusent pas d’avoir bradé, d’avoir étouffé l’homme noir.
Je ne voudrais pas être plus long que cela. D’autres objets d’art sont attendus pour compléter cette exposition notamment, je crois, des objets en bronze et j’espère aussi que j’aurai l’occasion, peut-être demain, ou après-demain de repasser par ici, à Harlem et de discuter avec vous de cette exposition.
Tout en vous remerciant d’avoir permis à un pays d’Afrique, le Burkina Faso, de se manifester, je voudrais au nom du peuple du Burkina Faso, et au nom de nos frères qui sont ici à Harlem je voudrais déclarer cette exposition ouverte.
Je vous remercie.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
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Venuto a New York per rivolgersi all'assemblea generale delle Nazioni Unite (discorso alle Nazioni Unite del 4 ottobre 1984), Sankara approfitta di questo soggiorno per recarsi, il 2 ottobre 1984, ad Harlem. Il testo qui sotto è la trascrizione di un discorso pronunciato da Sankara in occasione dell'inaugurazione di un'esposizione di arte burkinabé al Centro di commercio del Terzo Mondo di Harlem.
Cari amici, vi ringrazio. Vi ringrazio perché ci avete dato l'opportunità di presentare il Burkina Faso. Come ha appena detto così brillantemente nostro fratello, abbiamo deciso di cambiare nome. Ciò corrisponde ad un momento in cui stiamo rinascendo. Abbiamo voluto uccidere l'Alto-Volta per far rinascere il Burkina Faso. Per noi, il nome di Alto-Volta simboleggia la colonizzazione. E noi riteniamo di non avere maggior interesse per l'Alto-Volta, di quanto se ne possa avere per il Basso Volta, l'Ovest Volta, l'Est Volta. Questa esposizione ci permette qui di portare a conoscenza del mondo intero il vero nome che abbiamo scelto: Burkina Faso. Questa è una grande opportunità per noi.
Ci si può porre la domanda del perché abbiamo preferito cominciare la nostra esposizione da Harlem. Perché riteniamo che la lotta che conduciamo in Africa, e principalmente in Burkina Faso, è la stessa lotta che conducete voi ad Harlem. Riteniamo che noi dell'Africa, dobbiamo portare ai nostri fratelli di Harlem tutto il sostegno necessario affinché la loro lotta sia ugualmente conosciuta. Quando in tutto il mondo si saprà che Harlem è diventato un cuore vivente che batte al ritmo dell'Africa, allora tutti rispetteranno Harlem. Ogni capo di stato africano che viene a New York avrebbe il dovere di passare prima da Harlem: perché consideriamo che la nostra Casa bianca si trova nella Harlem nera.
Questa esposizione che siete venuti a vedere questa sera, riveste per noi un grande significato. Incarna tutto il nostro passato, dà corpo anche al nostro presente. Allo stesso tempo, questa esposizione apre la porta sul nostro avvenire. Costituisce un legame vivente tra noi e i nostri antenati, noi e i nostri bambini. Ogni oggetto che vedrete esprime qui il dolore dell'africano. Ogni oggetto esprime anche la lotta che conduciamo contro i flagelli naturali ma anche contro i nemici che sono venuti a dominarci.
Ogni oggetto qui esprime le sorgenti di energia alle quali ci affidiamo per la lotta che conduciamo. Che sia primitivo o di foggia moderna, pensiamo che il nostro avvenire si staglia anche, si iscrive in questi oggetti d'arte.
La magia che si cela in questi oggetti, in queste maschere, è forse quella stessa magia che ha permesso ad altri di avere fiducia nell'avvenire, di esplorare il cielo e di mandare dei razzi sulla luna. Chiediamo che ci si lasci libero di dare tutto il suo significato alla nostra cultura ed alla nostra magia. È un fenomeno magico simile allo schiacciare semplicemente su un bottone e vedere la luce accendersi. Se si fosse voluto sbarrare la strada a Jules Vernes certamente non ci sarebbe stato oggi tutto questo sviluppo astronomico.
I nostri antenati in Africa avevano principiato una certa forma di sviluppo. Non vogliamo che si assassinino questi grandi sapienti africani. Ecco perché in Burkina Faso abbiamo deciso di creare un centro di ricerca per l'uomo nero. In questo centro studiamo le origini dell'uomo nero. Studiamo anche l'evoluzione della sua cultura, la musica africana attraverso il mondo intero, l'arte del vestiario attraverso il mondo intero, l'arte culinaria africana attraverso il mondo intero, le lingue africane attraverso il mondo intero. In breve, tutto ciò che ci permette di affermare la nostra identità sarà studiato in questo centro.
Questo centro non sarà un centro chiuso. Chiamiamo tutti gli africani a venire a studiare in questo centro. Chiamiamo gli africani dell'Africa, chiamiamo gli africani fuori dall'Africa, chiamiamo gli africani di Harlem: che ciascuno venga a contribuire alla sua cresita per lo sviluppo e la fioritura dell'uomo africano. Auguriamo che questa esposizione costituisca una specie di preludio a questo gigantesco lavoro che c'aspetta.
Facciamo in modo che, cari fratelli e compagni, le generazioni a venire non ci accusino di avere svenduto, di avere soffocato l'uomo nero.
Non vorrei dilungarmi oltre. Altri oggetti di arte sono attesi per completare questa esposizione, particolarmente, credo, degli oggetti in bronzo ed io spero anche di avere l'opportunità, forse domani o dopodomani, di ripassare di nuovo qua, ad Harlem, e di discutere con voi di questa esposizione.
Ringraziandovi ancora per avere permesso ad un paese dell'Africa, il Burkina Faso, di manifestarsi, vorrei a nome del popolo del Burkina Faso, ed al nome dei nostri fratelli che sono qui a Harlem, vorrei dichiarare questa esposizione aperta.
Vi ringrazio.
Capitano Thomas Isidore Noël Sankara
Ci si può porre la domanda del perché abbiamo preferito cominciare la nostra esposizione da Harlem. Perché riteniamo che la lotta che conduciamo in Africa, e principalmente in Burkina Faso, è la stessa lotta che conducete voi ad Harlem. Riteniamo che noi dell'Africa, dobbiamo portare ai nostri fratelli di Harlem tutto il sostegno necessario affinché la loro lotta sia ugualmente conosciuta. Quando in tutto il mondo si saprà che Harlem è diventato un cuore vivente che batte al ritmo dell'Africa, allora tutti rispetteranno Harlem. Ogni capo di stato africano che viene a New York avrebbe il dovere di passare prima da Harlem: perché consideriamo che la nostra Casa bianca si trova nella Harlem nera.
Questa esposizione che siete venuti a vedere questa sera, riveste per noi un grande significato. Incarna tutto il nostro passato, dà corpo anche al nostro presente. Allo stesso tempo, questa esposizione apre la porta sul nostro avvenire. Costituisce un legame vivente tra noi e i nostri antenati, noi e i nostri bambini. Ogni oggetto che vedrete esprime qui il dolore dell'africano. Ogni oggetto esprime anche la lotta che conduciamo contro i flagelli naturali ma anche contro i nemici che sono venuti a dominarci.
Ogni oggetto qui esprime le sorgenti di energia alle quali ci affidiamo per la lotta che conduciamo. Che sia primitivo o di foggia moderna, pensiamo che il nostro avvenire si staglia anche, si iscrive in questi oggetti d'arte.
La magia che si cela in questi oggetti, in queste maschere, è forse quella stessa magia che ha permesso ad altri di avere fiducia nell'avvenire, di esplorare il cielo e di mandare dei razzi sulla luna. Chiediamo che ci si lasci libero di dare tutto il suo significato alla nostra cultura ed alla nostra magia. È un fenomeno magico simile allo schiacciare semplicemente su un bottone e vedere la luce accendersi. Se si fosse voluto sbarrare la strada a Jules Vernes certamente non ci sarebbe stato oggi tutto questo sviluppo astronomico.
I nostri antenati in Africa avevano principiato una certa forma di sviluppo. Non vogliamo che si assassinino questi grandi sapienti africani. Ecco perché in Burkina Faso abbiamo deciso di creare un centro di ricerca per l'uomo nero. In questo centro studiamo le origini dell'uomo nero. Studiamo anche l'evoluzione della sua cultura, la musica africana attraverso il mondo intero, l'arte del vestiario attraverso il mondo intero, l'arte culinaria africana attraverso il mondo intero, le lingue africane attraverso il mondo intero. In breve, tutto ciò che ci permette di affermare la nostra identità sarà studiato in questo centro.
Questo centro non sarà un centro chiuso. Chiamiamo tutti gli africani a venire a studiare in questo centro. Chiamiamo gli africani dell'Africa, chiamiamo gli africani fuori dall'Africa, chiamiamo gli africani di Harlem: che ciascuno venga a contribuire alla sua cresita per lo sviluppo e la fioritura dell'uomo africano. Auguriamo che questa esposizione costituisca una specie di preludio a questo gigantesco lavoro che c'aspetta.
Facciamo in modo che, cari fratelli e compagni, le generazioni a venire non ci accusino di avere svenduto, di avere soffocato l'uomo nero.
Non vorrei dilungarmi oltre. Altri oggetti di arte sono attesi per completare questa esposizione, particolarmente, credo, degli oggetti in bronzo ed io spero anche di avere l'opportunità, forse domani o dopodomani, di ripassare di nuovo qua, ad Harlem, e di discutere con voi di questa esposizione.
Ringraziandovi ancora per avere permesso ad un paese dell'Africa, il Burkina Faso, di manifestarsi, vorrei a nome del popolo del Burkina Faso, ed al nome dei nostri fratelli che sono qui a Harlem, vorrei dichiarare questa esposizione aperta.
Vi ringrazio.
Capitano Thomas Isidore Noël Sankara
Le 3 octobre 1984, toujours à Harlem, c'est devant 500 personnes réunies d l'école Harriet Tubman, que Sankara prend la parole.
L’impérialisme! ["À bas!"]
L’impérialisme! ["À bas!"]
Le néo-colonialisme! ["À bas!"]
Le racisme! ["À bas!"]
Le fantochisme! ["À bas!"]
Gloire! ["Au peuple!"]
Dignité! ["Au peuple!"]
Pouvoir! ["Au peuple!"]
La patrie ou la mort! ["Nous vaincrons!"]
La patrie ou la mort! ["Nous vaincrons!"]
Merci camarades.
Je ne serai pas long parce que ceux qui m’ont précédé ici ont dit ce que doit être la révolution. La camarade membre du Comité central [du All African People’s Revolutionary Party] toujours dit et je le répète, que notre Maison blanche se trouve dans le Harlem noir.
Ils sont nombreux ceux qui considèrent que Harlem est un dépotoir. Ils sont nombreux ceux qui considèrent que Harlem est fait pour étouffer. Mais nous sommes aussi nombreux, nous qui pensons que Harlem donnera à l’âme africaine toute sa dimension. En tant qu’Africains nous sommes nombreux et très nombreux nous devons comprendre que notre existence doit être vouée à lutter pour la réhabilitation de l’homme africain. Nous devons mener le combat qui nous soustraira à la domination des autres hommes et à leur oppression.
Certains Noirs ont peur et ils préfèrent s’inféoder aux Blancs. Il faut les dénoncer, il faut les combattre. Nous devons être fiers d’être Noirs. Souvenez-vous, il y a beaucoup de ces hommes politiques qui ne pensent aux Noirs qu’à la veille des élections. Nous devons être Noirs avec les Noirs, le jour comme la nuit.
Mais nous comprenons que notre lutte est un appel à la construction. Nous ne demandons pas que le monde soit construit uniquement pour les Noirs et contre les autres hommes. Nous voulons en tant que Noirs apprendre aux autres hommes à s’aimer entre eux. Malgré leur méchanceté contre nous, nous saurons résister et ensuite leur enseigner ce que c’est que la solidarité. Nous savons également qu’il nous faut être organisés et déterminés. Nos frères sont en Afrique du Sud, ils doivent être libérés.
L’année dernière j’ai rencontré Maurice Bishop [le Premier ministre de Grenade]. Nous avons discuté longuement. Nous nous sommes donnés mutuellement des conseils. Quand je suis rentré dans mon pays j’ai été arrêté par l’impérialisme. J’ai pensé à Maurice Bishop. Quelque temps après j’ai pu être délivré de prison grâce à la mobilisation de la population. J’ai pensé encore à Maurice Bishop. J’ai préparé une lettre pour lui. Je n’ai pas eu l’occasion de la lui envoyer. Là encore à cause de l’impérialisme. Alors nous avons compris qu’il faut désormais lutter contre l’impérialisme sans relâche. Si nous ne voulons pas que demain on assassine encore des Maurice Bishop, il faut que nous nous mobilisions dès aujourd’hui.
Et c’est pourquoi je veux vous montrer que je suis prêt contre l’impérialisme. [Il tient sa pistole dans les airs] Et je vous prie de croire que ce n’est pas un jouet. Ce sont des balles réelles. Et lorsque nous tirerons ces balles, ce sera contre l’impérialisme. Ce sera en faveur de tous les hommes noirs. Ce sera en faveur de tous ceux qui souffrent de la domination. Ce sera également en faveur des hommes blancs qui sont de véritables frères pour les Noirs. Et ce sera également en faveur du Ghana, parce que le Ghana est un pays-frère.
Vous savez pourquoi avons-nous organisé avec le Ghana les manoeuvres Bold Union? C’était pour montrer à l’impérialisme de quoi nous sommes capables en Afrique. Beaucoup d’autres États africains préfèrent organiser leurs manoeuvres en accord avec les puissances extérieures. Lorsque nous aurons les prochaines manoeuvres, il faudra qu’il y vienne, qu’il y ait de Harlem des combattants pour participer avec nous.
Notre révolution est symbolisée dans notre drapeau. C’est le nouveau drapeau de notre pays. Notre pays a également changé de nom. Et ce drapeau, vous constaterez qu’il ressemble au drapeau de votre parti. C’est parce que nous aussi nous sommes dans ce parti. C’est parce que nous oeuvrons pour la même cause que ce parti. C’est pourquoi tout naturellement les couleurs de ces deux drapeaux se ressemblent. Et ces couleurs ont la même signification. Nous n’avons pas mis la couleur noire parce que nous sommes en Afrique déjà. Mais vous pouvez considérer que ces deux drapeaux sont égaux.
Vous savez, il est important que chaque jour chacun de vous se souvienne d’une chose. Pendant que nous sommes là en train de discuter, pendant que nous sommes là en train de nous parler entre Africains, il y a des espions qui sont là pour rendre compte demain matin. Nous leur disons qu’ils n’ont pas besoin d’apporter des micros secrets, puisque même si la télévision venait ici nous allions répéter exactement la même chose.
Alors, il faut vous dire que nous avons en nous la force et la capacité de combattre l’impérialisme et la seule chose dont vous devez vous souvenir c’est que quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble.
J’ai admiré beaucoup les ballets qui ont été exécutés. C’est pourquoi je voudrais vous inviter à la prochaine semaine nationale de la culture qui se déroulera au Burkina Faso au mois de décembre. Vous devez envoyer ne serait-ce qu’un représentant. Je vous invite également au prochain Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou au mois de février. Tous les États africains seront représentés. L’Afrique du sud sera représentée par le mouvement de libération africain. Harlem doit être représenté.
Nous ferons tout notre possible pour vous envoyer ici à Harlem des troupes du Burkina Faso pour des exhibitions en faveur de nos frères et de nos soeurs africains qui sont ici. Je vous demande de les encourager, de les soutenir et de leur permettre d’aller dans d’autres villes américaines pour rencontrer d’autres Africains qui sont dans ces villes américaines.
J’ai constaté que vous avez beaucoup d’estime et de respect pour le camarade Jerry John Rawlings, alors nous vous enverrons des pagnes africains qui portent sa photo. Et sur ces pagnes nous avons écrit : "Ghana et Burkina Faso: même combat". Il faudra porter ces vêtements partout, au bureau, dans la rue, au marché, n’importe où. Soyez fiers de cela, montrez que vous êtes Africains. N’ayez jamais honte d’être des Africains.
J’avais dit que je ne serais pas long et avant de terminer je vous demanderai de vous mettre debout parce que demain, lorsque je ferai mon discours aux Nations unies, je parlerai des ghettos, je parlerai de Nelson Mandela qui doit être libéré. Je parlerai de l’injustice, je parlerai du racisme, et je parlerai de l’hypocrisie des dirigeants à travers le monde. Je leur dirai que vous et nous, nous tous, nous menons nos combats et qu’ils ont intérêt à faire attention. Parce que vous représentez le peuple, partout où vous êtes debout, l’impérialisme tremble. Et c’est pourquoi je vous invite a répéter "Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble".
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] Encore!
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] Encore!
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] L’impérialisme!
["À bas!"]
L’impérialisme!
["À bas!"]
Le fantochisme!
["À bas!"]
Le racisme!
["À bas!"]
Le sionisme!
["A bas!"]
Le néo-colonialisme!
["A bas!"]
Gloire!
["Au peuple!"]
Dignité!
["Au peuple!"]
Musique!
["Au peuple!"]
Santé!
["Au peuple!"]
Education!
["Au peuple!"]
Pouvoir!
["Au peuple!"]
Tout le pouvoir!
["À bas!"]
La patrie ou la mort, nous vaincrons!
La patrie ou la mort, nous vaincrons!
Merci camarades.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
L’impérialisme! ["À bas!"]
Le néo-colonialisme! ["À bas!"]
Le racisme! ["À bas!"]
Le fantochisme! ["À bas!"]
Gloire! ["Au peuple!"]
Dignité! ["Au peuple!"]
Pouvoir! ["Au peuple!"]
La patrie ou la mort! ["Nous vaincrons!"]
La patrie ou la mort! ["Nous vaincrons!"]
Merci camarades.
Je ne serai pas long parce que ceux qui m’ont précédé ici ont dit ce que doit être la révolution. La camarade membre du Comité central [du All African People’s Revolutionary Party] toujours dit et je le répète, que notre Maison blanche se trouve dans le Harlem noir.
Ils sont nombreux ceux qui considèrent que Harlem est un dépotoir. Ils sont nombreux ceux qui considèrent que Harlem est fait pour étouffer. Mais nous sommes aussi nombreux, nous qui pensons que Harlem donnera à l’âme africaine toute sa dimension. En tant qu’Africains nous sommes nombreux et très nombreux nous devons comprendre que notre existence doit être vouée à lutter pour la réhabilitation de l’homme africain. Nous devons mener le combat qui nous soustraira à la domination des autres hommes et à leur oppression.
Certains Noirs ont peur et ils préfèrent s’inféoder aux Blancs. Il faut les dénoncer, il faut les combattre. Nous devons être fiers d’être Noirs. Souvenez-vous, il y a beaucoup de ces hommes politiques qui ne pensent aux Noirs qu’à la veille des élections. Nous devons être Noirs avec les Noirs, le jour comme la nuit.
Mais nous comprenons que notre lutte est un appel à la construction. Nous ne demandons pas que le monde soit construit uniquement pour les Noirs et contre les autres hommes. Nous voulons en tant que Noirs apprendre aux autres hommes à s’aimer entre eux. Malgré leur méchanceté contre nous, nous saurons résister et ensuite leur enseigner ce que c’est que la solidarité. Nous savons également qu’il nous faut être organisés et déterminés. Nos frères sont en Afrique du Sud, ils doivent être libérés.
L’année dernière j’ai rencontré Maurice Bishop [le Premier ministre de Grenade]. Nous avons discuté longuement. Nous nous sommes donnés mutuellement des conseils. Quand je suis rentré dans mon pays j’ai été arrêté par l’impérialisme. J’ai pensé à Maurice Bishop. Quelque temps après j’ai pu être délivré de prison grâce à la mobilisation de la population. J’ai pensé encore à Maurice Bishop. J’ai préparé une lettre pour lui. Je n’ai pas eu l’occasion de la lui envoyer. Là encore à cause de l’impérialisme. Alors nous avons compris qu’il faut désormais lutter contre l’impérialisme sans relâche. Si nous ne voulons pas que demain on assassine encore des Maurice Bishop, il faut que nous nous mobilisions dès aujourd’hui.
Et c’est pourquoi je veux vous montrer que je suis prêt contre l’impérialisme. [Il tient sa pistole dans les airs] Et je vous prie de croire que ce n’est pas un jouet. Ce sont des balles réelles. Et lorsque nous tirerons ces balles, ce sera contre l’impérialisme. Ce sera en faveur de tous les hommes noirs. Ce sera en faveur de tous ceux qui souffrent de la domination. Ce sera également en faveur des hommes blancs qui sont de véritables frères pour les Noirs. Et ce sera également en faveur du Ghana, parce que le Ghana est un pays-frère.
Vous savez pourquoi avons-nous organisé avec le Ghana les manoeuvres Bold Union? C’était pour montrer à l’impérialisme de quoi nous sommes capables en Afrique. Beaucoup d’autres États africains préfèrent organiser leurs manoeuvres en accord avec les puissances extérieures. Lorsque nous aurons les prochaines manoeuvres, il faudra qu’il y vienne, qu’il y ait de Harlem des combattants pour participer avec nous.
Notre révolution est symbolisée dans notre drapeau. C’est le nouveau drapeau de notre pays. Notre pays a également changé de nom. Et ce drapeau, vous constaterez qu’il ressemble au drapeau de votre parti. C’est parce que nous aussi nous sommes dans ce parti. C’est parce que nous oeuvrons pour la même cause que ce parti. C’est pourquoi tout naturellement les couleurs de ces deux drapeaux se ressemblent. Et ces couleurs ont la même signification. Nous n’avons pas mis la couleur noire parce que nous sommes en Afrique déjà. Mais vous pouvez considérer que ces deux drapeaux sont égaux.
Vous savez, il est important que chaque jour chacun de vous se souvienne d’une chose. Pendant que nous sommes là en train de discuter, pendant que nous sommes là en train de nous parler entre Africains, il y a des espions qui sont là pour rendre compte demain matin. Nous leur disons qu’ils n’ont pas besoin d’apporter des micros secrets, puisque même si la télévision venait ici nous allions répéter exactement la même chose.
Alors, il faut vous dire que nous avons en nous la force et la capacité de combattre l’impérialisme et la seule chose dont vous devez vous souvenir c’est que quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble.
J’ai admiré beaucoup les ballets qui ont été exécutés. C’est pourquoi je voudrais vous inviter à la prochaine semaine nationale de la culture qui se déroulera au Burkina Faso au mois de décembre. Vous devez envoyer ne serait-ce qu’un représentant. Je vous invite également au prochain Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou au mois de février. Tous les États africains seront représentés. L’Afrique du sud sera représentée par le mouvement de libération africain. Harlem doit être représenté.
Nous ferons tout notre possible pour vous envoyer ici à Harlem des troupes du Burkina Faso pour des exhibitions en faveur de nos frères et de nos soeurs africains qui sont ici. Je vous demande de les encourager, de les soutenir et de leur permettre d’aller dans d’autres villes américaines pour rencontrer d’autres Africains qui sont dans ces villes américaines.
J’ai constaté que vous avez beaucoup d’estime et de respect pour le camarade Jerry John Rawlings, alors nous vous enverrons des pagnes africains qui portent sa photo. Et sur ces pagnes nous avons écrit : "Ghana et Burkina Faso: même combat". Il faudra porter ces vêtements partout, au bureau, dans la rue, au marché, n’importe où. Soyez fiers de cela, montrez que vous êtes Africains. N’ayez jamais honte d’être des Africains.
J’avais dit que je ne serais pas long et avant de terminer je vous demanderai de vous mettre debout parce que demain, lorsque je ferai mon discours aux Nations unies, je parlerai des ghettos, je parlerai de Nelson Mandela qui doit être libéré. Je parlerai de l’injustice, je parlerai du racisme, et je parlerai de l’hypocrisie des dirigeants à travers le monde. Je leur dirai que vous et nous, nous tous, nous menons nos combats et qu’ils ont intérêt à faire attention. Parce que vous représentez le peuple, partout où vous êtes debout, l’impérialisme tremble. Et c’est pourquoi je vous invite a répéter "Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble".
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] Encore!
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] Encore!
["Lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble!"] L’impérialisme!
["À bas!"]
L’impérialisme!
["À bas!"]
Le fantochisme!
["À bas!"]
Le racisme!
["À bas!"]
Le sionisme!
["A bas!"]
Le néo-colonialisme!
["A bas!"]
Gloire!
["Au peuple!"]
Dignité!
["Au peuple!"]
Musique!
["Au peuple!"]
Santé!
["Au peuple!"]
Education!
["Au peuple!"]
Pouvoir!
["Au peuple!"]
Tout le pouvoir!
["À bas!"]
La patrie ou la mort, nous vaincrons!
La patrie ou la mort, nous vaincrons!
Merci camarades.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
Il 3 ottobre 1984, sempre ad Harlem, davanti a 500 persone riunite nella scuola Harriet Tubman, Sankara prende la parola.
Imperialismo! ["Abbasso!"]
Imperialismo! ["Abbasso!"]
Neo-colonialismo! ["Abbasso!"]
Razzismo! ["Abbasso!"]
Fantoccismo! ["Abbasso!"]
Gloria! ["Al popolo!"]
Dignità! ["Al popolo!"]
Potere! ["Al popolo!"]
Patria o morte, vinceremo!
Patria o morte, vinceremo!
Grazie compagni.
Non mi dilungherò perché quanti mi hanno preceduto hanno detto qui ciò che deve essere la rivoluzione. Il compagno membro del Comitato centrale [del All African People's Revolutionary Party] ha sempre detto, ed io lo ripetono qui ora, che la nostra Casa bianca si trova nella Harlem nera.
Sono numerosi quelli che considerano Harlem un mondezzaio. Sono numerosi quelli che sono convinti che Harlem sia fatta per soffocare. Ma siamo molto più numerosi noi, che pensiamo Harlem darà tutta la sua dimensione all'anima africana. In quanto africani siamo numerosi e in molti dobbiamo comprendere che la nostra esistenza deve essere destinata alla lotta per la riabilitazione dell'uomo africano. Dobbiamo condurre la battaglia che ci sottrarrà al dominio degli altri uomini ed alla loro oppressione.
Certi Neri hanno paura e preferiscono affiliarsi ai Bianchi. Bisogna denunciarli, bisogna combatterli. Dobbiamo essere fieri di essere Neri. Ricordatevi, molti di questi politici non pensano ai Neri che alla vigilia delle elezioni. Dobbiamo essere Neri coi Neri, il giorno come la notte.
Ma siamo consapevoli che la nostra lotta è una chiamata alla costruzione. Non chiediamo che il mondo sia costruito unicamente per i Neri e contro gli altri uomini. Vogliamo in quanto Neri far comprendere agli altri uomini l'amore reciproco. Malgrado la loro cattiveria contro di noi, sapremo resistere e poi insegnar loro che cos'è la solidarietà. Sappiamo anche che ci occorre essere organizzati e determinati. I nostri fratelli sono in Sud Africa, devono essere liberati.
L'anno scorso ho incontrato Maurice Bishop [il Primo ministro di Granada]. Abbiamo discusso a lungo. Ci siamo dati reciprocamente dei consigli. Quando sono rientrato nel mio paese sono stato arrestato dall'imperialismo. Ho pensato a Maurice Bishop. Qualche tempo dopo sono stato liberato di prigione grazie alla mobilitazione della popolazione. Ho pensato ancora a Maurice Bishop. Ho preparato una lettera per lui. Non ho avuto l'opportunità di mandargliela. E questo ancora a causa dell'imperialismo. Allora abbiamo compreso che bisogna ormai lottare contro l'imperialismo senza pausa. Se non vogliamo che domani si assassinino ancora dei Maurice Bishop, occorre che ci mobilitiamo fin da oggi.
Voglio ora mostrarvi che sono pronto contro l'imperialismo [solleva la sua pistola in aria]. E vi prego di credere: non è un giocattolo. Sono delle pallottole reali. E quando tireremo queste pallottole, sarà contro l'imperialismo. Sarà in favore di tutti gli uomini neri. Sarà in favore di tutti quelli che soffrono la dominazione. Sarà anche in favore degli uomini bianchi che sono dei veri fratelli per i Neri. E sarà anche in favore del Ghana, perché il Ghana è un paese-fratello.
Sapete perché abbiamo organizzato col Ghana le manovre Bold Union? Per mostrare all'imperialismo ciò di cui siamo capaci in Africa. Molti altri Stati africani preferiscono organizzare le loro manovre in accordo con le potenze esterne. Quando avremo le prossime manovre, occorrerà che veniate lì, che ci siano dei combattenti di Harlem a partecipare con noi.
La nostra rivoluzione è simboleggiata nella nostra bandiera. È la nuova bandiera del nostro paese. Il nostro paese ha cambiato anche nome. E questa bandiera constaterete che somiglia alla bandiera del vostro partito. Questo è perché anche noi siamo di questo partito. Questo è perché operiamo per la stessa causa di questo partito. Ecco perché naturalmente i colori di queste due bandiere si somigliano. E questi colori hanno lo stesso significato. Non abbiamo messo il colore nero perché siamo già in Africa. Ma potete considerare come queste due bandiere siano uguali.
Sapete, è importante che ogni giorno ciascuno di voi si ricordi di una cosa. Mentre stiamo là discutendo, mentre stiamo là parlando tra africani, ci sono delle spie che sono là per render conto l'indomani. Diciamo loro che non hanno bisogno di portare dei microfoni nascosti, poiché se anche qui fosse venuta la televisione noi avremmo ripetuto esattamente le stesse cose.
Allora, devo dirvi che abbiamo in noi stessi la forza e la capacità di combattere l'imperialismo e la sola cosa di cui dovete ricordarvi e questo: che quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema.
Ho molto ammirato i balli che sono stati eseguiti. Questo è perché vorrei invitarvi alla prossima settimana nazionale della cultura che si svolgerà in Burkina Faso nel mese di dicembre. Non dovete che mandare un rappresentante. Vi invito anche al prossimo Festival panafricano del cinema di Ouagadougou nel mese di febbraio. Tutti gli Stati africani saranno rappresentati. Il Sud Africa sarà rappresentato dal movimento di liberazione africana. Harlem deve essere rappresentata.
Faremo tutto il possibile per mandarvi qui ad Harlem delle truppe del Burkina Faso per le esibizioni in favore dei nostri fratelli e delle nostre sorelle africane che sono qui. Vi chiedo di incoraggiarli, di sostenerli e di permetter loro di andare in altre città americane per incontrare gli altri africani che vivono in quelle città.
Ho constatato che avete molta stima e rispetto per il compagno Jerry John Rawlings, allora vi manderemo delle stoffe africane con la sua foto. E su queste stoffe abbiamo scritto: "Ghana e Burkina Faso: stessa lotta". Bisognerà portare questi vestiti ovunque, in ufficio, per la via, al mercato. Siate fieri di ciò, mostrate siate africani. Non abbiate mai vergogna di essere africani.
Avevo detto che non mi sarei dilungato e prima di concludere vi chiederò di mettervi in piedi perché domani, quando farò il mio discorso alle Nazioni unite, parlerò dei ghetti, parlerò di Nelson Mandela che deve essere liberato. Parlerò dell'ingiustizia, parlerò del razzismo, e parlerò dell'ipocrisia dei dirigenti del mondo. Dirò loro che voi e noi, noi tutti, conduciamo le nostre lotte e che è nel loro interesse fare attenzione. Perché rappresentate il popolo, e dovunque vi sollevate in piedi, l'imperialismo trema. Per questo vi invito ha ripetere: "Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema".
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"] Ancora!
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"] Ancora!
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"]
L'imperialismo!
["Abbasso!"]
L'imperialismo!
["Abbasso!"]
Il fantoccismo!
["Abbasso!"]
Il razzismo!
["Abbasso!"]
Il sionismo!
["Abbasso!"]
Il neo-colonialismo!
["Abbasso!"]
Gloria!
["Al popolo!"]
Dignità!
["Al popolo!"]
Musica!
["Al popolo!"]
Salute!
["Al popolo!"]
Educazione!
["Al popolo!"]
Potere!
["Al popolo!"]
Tutto il potere!
["Abbasso!"]
Patria o morte, vinceremo!
Patria o morte, vinceremo!
Grazie compagni.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
Imperialismo! ["Abbasso!"]
Neo-colonialismo! ["Abbasso!"]
Razzismo! ["Abbasso!"]
Fantoccismo! ["Abbasso!"]
Gloria! ["Al popolo!"]
Dignità! ["Al popolo!"]
Potere! ["Al popolo!"]
Patria o morte, vinceremo!
Patria o morte, vinceremo!
Grazie compagni.
Non mi dilungherò perché quanti mi hanno preceduto hanno detto qui ciò che deve essere la rivoluzione. Il compagno membro del Comitato centrale [del All African People's Revolutionary Party] ha sempre detto, ed io lo ripetono qui ora, che la nostra Casa bianca si trova nella Harlem nera.
Sono numerosi quelli che considerano Harlem un mondezzaio. Sono numerosi quelli che sono convinti che Harlem sia fatta per soffocare. Ma siamo molto più numerosi noi, che pensiamo Harlem darà tutta la sua dimensione all'anima africana. In quanto africani siamo numerosi e in molti dobbiamo comprendere che la nostra esistenza deve essere destinata alla lotta per la riabilitazione dell'uomo africano. Dobbiamo condurre la battaglia che ci sottrarrà al dominio degli altri uomini ed alla loro oppressione.
Certi Neri hanno paura e preferiscono affiliarsi ai Bianchi. Bisogna denunciarli, bisogna combatterli. Dobbiamo essere fieri di essere Neri. Ricordatevi, molti di questi politici non pensano ai Neri che alla vigilia delle elezioni. Dobbiamo essere Neri coi Neri, il giorno come la notte.
Ma siamo consapevoli che la nostra lotta è una chiamata alla costruzione. Non chiediamo che il mondo sia costruito unicamente per i Neri e contro gli altri uomini. Vogliamo in quanto Neri far comprendere agli altri uomini l'amore reciproco. Malgrado la loro cattiveria contro di noi, sapremo resistere e poi insegnar loro che cos'è la solidarietà. Sappiamo anche che ci occorre essere organizzati e determinati. I nostri fratelli sono in Sud Africa, devono essere liberati.
L'anno scorso ho incontrato Maurice Bishop [il Primo ministro di Granada]. Abbiamo discusso a lungo. Ci siamo dati reciprocamente dei consigli. Quando sono rientrato nel mio paese sono stato arrestato dall'imperialismo. Ho pensato a Maurice Bishop. Qualche tempo dopo sono stato liberato di prigione grazie alla mobilitazione della popolazione. Ho pensato ancora a Maurice Bishop. Ho preparato una lettera per lui. Non ho avuto l'opportunità di mandargliela. E questo ancora a causa dell'imperialismo. Allora abbiamo compreso che bisogna ormai lottare contro l'imperialismo senza pausa. Se non vogliamo che domani si assassinino ancora dei Maurice Bishop, occorre che ci mobilitiamo fin da oggi.
Voglio ora mostrarvi che sono pronto contro l'imperialismo [solleva la sua pistola in aria]. E vi prego di credere: non è un giocattolo. Sono delle pallottole reali. E quando tireremo queste pallottole, sarà contro l'imperialismo. Sarà in favore di tutti gli uomini neri. Sarà in favore di tutti quelli che soffrono la dominazione. Sarà anche in favore degli uomini bianchi che sono dei veri fratelli per i Neri. E sarà anche in favore del Ghana, perché il Ghana è un paese-fratello.
Sapete perché abbiamo organizzato col Ghana le manovre Bold Union? Per mostrare all'imperialismo ciò di cui siamo capaci in Africa. Molti altri Stati africani preferiscono organizzare le loro manovre in accordo con le potenze esterne. Quando avremo le prossime manovre, occorrerà che veniate lì, che ci siano dei combattenti di Harlem a partecipare con noi.
La nostra rivoluzione è simboleggiata nella nostra bandiera. È la nuova bandiera del nostro paese. Il nostro paese ha cambiato anche nome. E questa bandiera constaterete che somiglia alla bandiera del vostro partito. Questo è perché anche noi siamo di questo partito. Questo è perché operiamo per la stessa causa di questo partito. Ecco perché naturalmente i colori di queste due bandiere si somigliano. E questi colori hanno lo stesso significato. Non abbiamo messo il colore nero perché siamo già in Africa. Ma potete considerare come queste due bandiere siano uguali.
Sapete, è importante che ogni giorno ciascuno di voi si ricordi di una cosa. Mentre stiamo là discutendo, mentre stiamo là parlando tra africani, ci sono delle spie che sono là per render conto l'indomani. Diciamo loro che non hanno bisogno di portare dei microfoni nascosti, poiché se anche qui fosse venuta la televisione noi avremmo ripetuto esattamente le stesse cose.
Allora, devo dirvi che abbiamo in noi stessi la forza e la capacità di combattere l'imperialismo e la sola cosa di cui dovete ricordarvi e questo: che quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema.
Ho molto ammirato i balli che sono stati eseguiti. Questo è perché vorrei invitarvi alla prossima settimana nazionale della cultura che si svolgerà in Burkina Faso nel mese di dicembre. Non dovete che mandare un rappresentante. Vi invito anche al prossimo Festival panafricano del cinema di Ouagadougou nel mese di febbraio. Tutti gli Stati africani saranno rappresentati. Il Sud Africa sarà rappresentato dal movimento di liberazione africana. Harlem deve essere rappresentata.
Faremo tutto il possibile per mandarvi qui ad Harlem delle truppe del Burkina Faso per le esibizioni in favore dei nostri fratelli e delle nostre sorelle africane che sono qui. Vi chiedo di incoraggiarli, di sostenerli e di permetter loro di andare in altre città americane per incontrare gli altri africani che vivono in quelle città.
Ho constatato che avete molta stima e rispetto per il compagno Jerry John Rawlings, allora vi manderemo delle stoffe africane con la sua foto. E su queste stoffe abbiamo scritto: "Ghana e Burkina Faso: stessa lotta". Bisognerà portare questi vestiti ovunque, in ufficio, per la via, al mercato. Siate fieri di ciò, mostrate siate africani. Non abbiate mai vergogna di essere africani.
Avevo detto che non mi sarei dilungato e prima di concludere vi chiederò di mettervi in piedi perché domani, quando farò il mio discorso alle Nazioni unite, parlerò dei ghetti, parlerò di Nelson Mandela che deve essere liberato. Parlerò dell'ingiustizia, parlerò del razzismo, e parlerò dell'ipocrisia dei dirigenti del mondo. Dirò loro che voi e noi, noi tutti, conduciamo le nostre lotte e che è nel loro interesse fare attenzione. Perché rappresentate il popolo, e dovunque vi sollevate in piedi, l'imperialismo trema. Per questo vi invito ha ripetere: "Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema".
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"] Ancora!
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"] Ancora!
["Quando il popolo si mette in piedi, l'imperialismo trema!"]
L'imperialismo!
["Abbasso!"]
L'imperialismo!
["Abbasso!"]
Il fantoccismo!
["Abbasso!"]
Il razzismo!
["Abbasso!"]
Il sionismo!
["Abbasso!"]
Il neo-colonialismo!
["Abbasso!"]
Gloria!
["Al popolo!"]
Dignità!
["Al popolo!"]
Musica!
["Al popolo!"]
Salute!
["Al popolo!"]
Educazione!
["Al popolo!"]
Potere!
["Al popolo!"]
Tutto il potere!
["Abbasso!"]
Patria o morte, vinceremo!
Patria o morte, vinceremo!
Grazie compagni.
Capitaine Thomas Isidore Noël Sankara
Thomas Sankara, la rivoluzione burkinabè e il Che
L’8 ottobre 1987 a Ouagadougou, capitale del Burkina Faso, si rende omaggio a Ernesto Che Guevara, nel ventesimo anniversario della sua morte. Sono gli ultimi giorni della rivoluzione burkinabè, spezzata come molte altre nella storia con l’uccisione del suo laeder, Thomas Sankara, colpevole di aver osato sfidare il sistema di oppressione e sfruttamento e di aver criticato la politica criminale in Africa e in Medio Oriente di Stati Uniti, Francia, Sud Africa e Israele. Troppo per un capo di stato di un piccolo paese dell’Africa subsahariana. Da quattro anni durava l’esperimento burkinabè, nato dalla volontà di ridare speranza e dignità a un paese e un continente saccheggiato e martirizzato per secoli. Quattro anni in cui nell’ex Alto Volta si cercò, invano, di consolidare una rivoluzione che potremmo definire più che in ogni altro modo, antimperialistica. Erano stati creati i Comitati di difesa della Rivoluzione e molte strutture analoghe a quelle sperimentate negli stessi anni a Cuba e nel Nicaragua sandinista.
Sankara commemora il Che, consapevole del sacrificio del rivoluzionario argentino, che prima di trovare la morte in Bolivia era stato nove mesi in Congo per cercare di risollevare le sorti del paese dopo l’assassinio di Patrice Lumumba. Erano i paesi africani le “altre terre che reclamano il contributo dei miei modesti sforzi”, come scrisse nella Carta de despedida, letta da Fidel Castro all’Avana nell’ottobre del 1965. Ecco spiegata la sua insistenza sulla situazione in Congo come paradigma della volontà dei paesi ricchi di continuare a sfruttare impunemente il Sud del mondo, anche dopo aver concesso alle ex colonie l’indipendenza.
Dopo vent’anni, Sankara sostiene che la sorte riservata ai paesi poveri è “la perpetua mendacità come modello di sviluppo”. In altri anni in cui si manifestava un attrito tra Cina e Unione Sovietica sulla politica da adottare verso i paesi del Terzo mondo, Guevara scelse di stare vicino alle vittime secolari della dominazione straniera e, dopo aver criticato nel corso del suo intervento ad Algeri, nel febbraio 1965, la posizione di Mosca, sparì nel nulla per cercare di ripetere le gesta della Sierra Madre nella giungla congolese. La carica di ministro dell’Industria, ormai non faceva più per il suo animo ribelle.
Anche Sankara, rivendicò sempre autonomia dall’Unione Sovietica, accusata di non fare abbastanza per i paesi del Terzo mondo, e denunciò l’aiuto “scandalosamente insufficiente” fornito alla lotta di liberazione dei popoli ancora oppressi: “Per quello che rappresentiamo per l’intera Africa non capiamo questa politica, questa mancanza di interesse, questo rifiuto ad aiutarci da parte di chi dovrebbe farlo. Loro dovrebbero essere dalla nostra parte”.
Nell’ottobre del 1986 Sankara si recò a Mosca: si disse ammirato della Rivoluzione d’ottobre, della sincera volontà di Gorbaciov di risolvere le lacune del sistema socialista. Però invocando la specificità e l’originalità dell’esperienza burkinabè, dichiarò: “La vostra rivoluzione deve molto all’inverno, ma da noi non c’è l’inverno”. Anche il Che aveva sempre sostenuto la necessità di tenere le dovute distanze del blocco socialista e, all’inizio del 1965, così aveva tuonato ad Algeri: “I paese socialisti sono in un certo modo complici dello sfruttamento imperialistico”.
Un centinaio di cubani si recarono quindi volontari a combattere contro l’imperialismo, che all’inizio degli anni ’60 nell’ex Congo belga si manifestava in tutta la sua crudeltà, poco prima dell’aggressione al Vietnam, dove l’intervento straniero avvenne sotto forma di armi e mercenari, tra cui anche cubani veterani della Baia dei Porci e soldati di Rhodesia e Sudafrica. E l’imperialismo, già individuato da José Martì alla fine dell’Ottocento come un pericolo mortale per le piccole nazioni dell’America latina, secondo Guevara, era addirittura “il nemico del genere umano”. Sankara riporta alla tragicità della situazione africana negli anni ’80 il concetto: “L’imperialismo è un sistema di sfruttamento che non si presenta solo nella forma brutale di coloro che vengono con dei cannoni a occupare un territorio, ma più spesso si manifesta in forme più sottili, un prestito, un aiuto alimentare, un ricatto. Noi stiamo combattendo il sistema che consente a un pugno di uomini sulla terra di dirigere tutta l’umanità”.
E chi combatte il sistema ha vita difficile.
Quando Samkara si recò all’Avana, espresse piena solidarietà alla rivoluzione cubana e, soddisfatto, affermò, davanti a Fidel Castro e Armando Hart: “Noi sappiamo che avremo sempre l’appoggio del popolo rivoluzionario di Cuba e di tutti quelli che hanno abbracciato gli ideali di José Martì”.
Il Burkina Faso e Cuba avviarono una cooperazione in campo agricolo, educativo e sanitario: macchinari per la coltivazione furono inviati a Ouagadougou, medici cubani lavoravano negli ospedali del Burkina Faso, giovani burkinabè studiavano nelle scuole cubane grazie alle borse di studio concesse loro dal governo all’Avana.
Il Burkina Faso fu vicino anche a un’altra rivoluzione che prese il potere anche negli stessi anni: il Nicaragua del Fsln. Che nel 1979 aveva posto fine alla sanguinaria dittatura di Somoza e stava cercando di costruire una società più giusta. In visita a Managua, Sankara che ben conosceva la pericolosità di non soggiacere ai dettami statunitensi (era salito al potere negli stessi mesi in cui a Grenada perdeva la vita Maurice Bishop), esclamò: “Triste Nicaragua, così lontano da Dio e così vicino agli Stati Uniti: sì, in queste condizioni è proprio difficile vivere liberi”.
Sankara non poteva non ammirare il tentativo del Che di creare solidi legami tra i paesi africani che negli anni ’60 si opponevano all’ingerenza straniera: l’Algeria di Ben Bella, prima del colpo di stato del 19 giugno 1965 che portò al potere Boumadienne; l’Egitto di Nasser; il Ghana di N’krumah; il Senegal di Sénghor; la Tanzania di Nyerere. Sankara non poteva non ammirare lo stoicismo del Che nella sua lotta quotidiana contro l’asma, contro il paludismo e contro la dissenteria. Pur tra mille difficoltà, Guevara riuscì a consegnare una lettera a Winnie Mandela perché la consegnasse al marito, recluso nelle galere sudafricane, dove rimarrà altri venticinque anni. Le sue parole sono pungenti come sempre: “Nelson Mandela in prigione è mille volte più libero, mille volte più felice di quelli che fuori sono consumati dallo sfruttamento dell’uomo sull’uomo o, peggio, servono gli interessi dei nemici del popolo, soprattutto dell’imperialismo arrogante del nostro tempo”.
Ed era l’imperialismo arrogante, senza pudore né limiti che si stava combattendo nel 1965 in Africa centrale. Guevara, sempre nella Carta de despedia scritta a Fidel Castro, lo aveva ricordato: “Sui nuovi campi di battaglia porterò la fede che mi hai inculcato, lo spirito rivoluzionario del mio popolo e la sensazione di assolvere al più sacro dei doveri: combattere contro l’imperialismo dovunque esso sia”.
Tatu Muganda (così era chiamato il Che in Congo: in swahili Tatu significa “tre”, Muganda “dottore”) si divideva tra la cura degli ammalati e dei feriti, l’educazione e le azioni di vera guerriglia. I suoi sforzi risultarono però vani: il ritiro dalla regione avvenne senza aver portato a termine nulla di concreto. “Creare, due, tre, molti Vietnam”, ripeteva Guevara, che indossati di nuovo i vestiti del Che, cercò di far scoppiare un altro Vietnam nella selva boliviana, dove troverà la morte.
Nel discorso dell’8 ottobre 1987 Sankara però ricorda: “Le idee non si possono uccidere; le idee non muoiono. Ecco perché Che Guevara, incarnazione delle idee rivoluzionarie e del sacrificio di sé, non è morto… Che Guevara, argentino di nascita, ma cubano per l’impegno e il sangue che egli sparse per il popolo cubano, fu soprattutto cittadino del mondo libero – il mondo libero che insieme vogliamo costruire. Ecco perché Che Guevara è anche africano e burkinabè”.
Carlo Batà
Sankara commemora il Che, consapevole del sacrificio del rivoluzionario argentino, che prima di trovare la morte in Bolivia era stato nove mesi in Congo per cercare di risollevare le sorti del paese dopo l’assassinio di Patrice Lumumba. Erano i paesi africani le “altre terre che reclamano il contributo dei miei modesti sforzi”, come scrisse nella Carta de despedida, letta da Fidel Castro all’Avana nell’ottobre del 1965. Ecco spiegata la sua insistenza sulla situazione in Congo come paradigma della volontà dei paesi ricchi di continuare a sfruttare impunemente il Sud del mondo, anche dopo aver concesso alle ex colonie l’indipendenza.
Dopo vent’anni, Sankara sostiene che la sorte riservata ai paesi poveri è “la perpetua mendacità come modello di sviluppo”. In altri anni in cui si manifestava un attrito tra Cina e Unione Sovietica sulla politica da adottare verso i paesi del Terzo mondo, Guevara scelse di stare vicino alle vittime secolari della dominazione straniera e, dopo aver criticato nel corso del suo intervento ad Algeri, nel febbraio 1965, la posizione di Mosca, sparì nel nulla per cercare di ripetere le gesta della Sierra Madre nella giungla congolese. La carica di ministro dell’Industria, ormai non faceva più per il suo animo ribelle.
Anche Sankara, rivendicò sempre autonomia dall’Unione Sovietica, accusata di non fare abbastanza per i paesi del Terzo mondo, e denunciò l’aiuto “scandalosamente insufficiente” fornito alla lotta di liberazione dei popoli ancora oppressi: “Per quello che rappresentiamo per l’intera Africa non capiamo questa politica, questa mancanza di interesse, questo rifiuto ad aiutarci da parte di chi dovrebbe farlo. Loro dovrebbero essere dalla nostra parte”.
Nell’ottobre del 1986 Sankara si recò a Mosca: si disse ammirato della Rivoluzione d’ottobre, della sincera volontà di Gorbaciov di risolvere le lacune del sistema socialista. Però invocando la specificità e l’originalità dell’esperienza burkinabè, dichiarò: “La vostra rivoluzione deve molto all’inverno, ma da noi non c’è l’inverno”. Anche il Che aveva sempre sostenuto la necessità di tenere le dovute distanze del blocco socialista e, all’inizio del 1965, così aveva tuonato ad Algeri: “I paese socialisti sono in un certo modo complici dello sfruttamento imperialistico”.
Un centinaio di cubani si recarono quindi volontari a combattere contro l’imperialismo, che all’inizio degli anni ’60 nell’ex Congo belga si manifestava in tutta la sua crudeltà, poco prima dell’aggressione al Vietnam, dove l’intervento straniero avvenne sotto forma di armi e mercenari, tra cui anche cubani veterani della Baia dei Porci e soldati di Rhodesia e Sudafrica. E l’imperialismo, già individuato da José Martì alla fine dell’Ottocento come un pericolo mortale per le piccole nazioni dell’America latina, secondo Guevara, era addirittura “il nemico del genere umano”. Sankara riporta alla tragicità della situazione africana negli anni ’80 il concetto: “L’imperialismo è un sistema di sfruttamento che non si presenta solo nella forma brutale di coloro che vengono con dei cannoni a occupare un territorio, ma più spesso si manifesta in forme più sottili, un prestito, un aiuto alimentare, un ricatto. Noi stiamo combattendo il sistema che consente a un pugno di uomini sulla terra di dirigere tutta l’umanità”.
E chi combatte il sistema ha vita difficile.
Quando Samkara si recò all’Avana, espresse piena solidarietà alla rivoluzione cubana e, soddisfatto, affermò, davanti a Fidel Castro e Armando Hart: “Noi sappiamo che avremo sempre l’appoggio del popolo rivoluzionario di Cuba e di tutti quelli che hanno abbracciato gli ideali di José Martì”.
Il Burkina Faso e Cuba avviarono una cooperazione in campo agricolo, educativo e sanitario: macchinari per la coltivazione furono inviati a Ouagadougou, medici cubani lavoravano negli ospedali del Burkina Faso, giovani burkinabè studiavano nelle scuole cubane grazie alle borse di studio concesse loro dal governo all’Avana.
Il Burkina Faso fu vicino anche a un’altra rivoluzione che prese il potere anche negli stessi anni: il Nicaragua del Fsln. Che nel 1979 aveva posto fine alla sanguinaria dittatura di Somoza e stava cercando di costruire una società più giusta. In visita a Managua, Sankara che ben conosceva la pericolosità di non soggiacere ai dettami statunitensi (era salito al potere negli stessi mesi in cui a Grenada perdeva la vita Maurice Bishop), esclamò: “Triste Nicaragua, così lontano da Dio e così vicino agli Stati Uniti: sì, in queste condizioni è proprio difficile vivere liberi”.
Sankara non poteva non ammirare il tentativo del Che di creare solidi legami tra i paesi africani che negli anni ’60 si opponevano all’ingerenza straniera: l’Algeria di Ben Bella, prima del colpo di stato del 19 giugno 1965 che portò al potere Boumadienne; l’Egitto di Nasser; il Ghana di N’krumah; il Senegal di Sénghor; la Tanzania di Nyerere. Sankara non poteva non ammirare lo stoicismo del Che nella sua lotta quotidiana contro l’asma, contro il paludismo e contro la dissenteria. Pur tra mille difficoltà, Guevara riuscì a consegnare una lettera a Winnie Mandela perché la consegnasse al marito, recluso nelle galere sudafricane, dove rimarrà altri venticinque anni. Le sue parole sono pungenti come sempre: “Nelson Mandela in prigione è mille volte più libero, mille volte più felice di quelli che fuori sono consumati dallo sfruttamento dell’uomo sull’uomo o, peggio, servono gli interessi dei nemici del popolo, soprattutto dell’imperialismo arrogante del nostro tempo”.
Ed era l’imperialismo arrogante, senza pudore né limiti che si stava combattendo nel 1965 in Africa centrale. Guevara, sempre nella Carta de despedia scritta a Fidel Castro, lo aveva ricordato: “Sui nuovi campi di battaglia porterò la fede che mi hai inculcato, lo spirito rivoluzionario del mio popolo e la sensazione di assolvere al più sacro dei doveri: combattere contro l’imperialismo dovunque esso sia”.
Tatu Muganda (così era chiamato il Che in Congo: in swahili Tatu significa “tre”, Muganda “dottore”) si divideva tra la cura degli ammalati e dei feriti, l’educazione e le azioni di vera guerriglia. I suoi sforzi risultarono però vani: il ritiro dalla regione avvenne senza aver portato a termine nulla di concreto. “Creare, due, tre, molti Vietnam”, ripeteva Guevara, che indossati di nuovo i vestiti del Che, cercò di far scoppiare un altro Vietnam nella selva boliviana, dove troverà la morte.
Nel discorso dell’8 ottobre 1987 Sankara però ricorda: “Le idee non si possono uccidere; le idee non muoiono. Ecco perché Che Guevara, incarnazione delle idee rivoluzionarie e del sacrificio di sé, non è morto… Che Guevara, argentino di nascita, ma cubano per l’impegno e il sangue che egli sparse per il popolo cubano, fu soprattutto cittadino del mondo libero – il mondo libero che insieme vogliamo costruire. Ecco perché Che Guevara è anche africano e burkinabè”.
Carlo Batà
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